Le Manival et le sceau de Salomon
Le vallon du Manival, c'est cette grande entaille dans la barrière de Chartreuse, côté Grésivaudan. C'est aussi la petite balade du coin, quand on n'a pas trop le temps (et plutôt par beau temps, car ça devient vite un peu lugubre et inquiétant dès qu'il pleut...).
Le Manival, c'est surtout ce torrent souvent à sec, rempli de cailloux qui dévalent les pentes depuis le Bec Charvet qui culmine à 1738 m d'altitude, soit à peu près 1000m plus haut (Voir Géolalp ici).
Fief du service local du RTM, on sent que l'on est ici sur les terres de l'ONF, qui tente de maîtriser "la bête" depuis la fin du XIXe siècle. Un chemin de découverte avec des panneaux sympas explique bien utilement l'historique du site.
Pour l'histoire des seuils et barrages réalisés et inlassablement réparés depuis plus d'un siècle, ne pas manquer les trois petits films mis en ligne par l'IRMA. Imaginer une coulée de lave torrentielle dans ce corridor fait un peu froid dans le dos, mais c'est assez fascinant il faut le dire, et passionne les chercheurs. Le Manival n'a pas fini d'être étudié... (On peut télécharger la très complète brochure réalisée par le RTM, service de l'ONF ici).
Mais le Manival, c'est aussi la forêt, avec en bas du vallon les chênes et plus haut les hêtres et quelques immenses épicéas, arbres vénérables de plus de 450 ans nous dit l'ONF. Le chemin qui grimpe en rive droite longe le torrent, avec quelques beaux passages, comme ici où l'on marche sans doute sur d'anciennes coulées de laves torrentielles. Cette rive est aussi plus verte et plus humide, on y croise le sceau de Salomon, surprenante plante. Ici il s'agit d'un sceau de Salomon odorant, aux fleurs solitaires sur le point de s'ouvrir.
Elle doit son nom une cicatrice sur son rhizome qui mimerait le sceau de Salomon. On veut bien le croire, gardons-nous bien de l'arracher pour aller voir ce signe légendaire et au combien symbolique pour certains, mais ça c'est encore une autre histoire...
Chartreuse, gorge du Manival, dimanche 15 mai 2016