Le cincle et le meunier du Bruyant
Il n’y a pas de cours d’eau permanent sur le plateau de St-Nizier. Les eaux du bassin versant de la barrière Est du Vercors, du sommet du Moucherotte jusqu'au Pic Saint-Michel s’infiltrent partout dans le karst pour ressortir dans le collecteur des gorges du Bruyant. Voir ici l'article de Philippe Audra dans Karstologia (1991).
C’est juste après la résurgence du Bruyant, qu'au XVIIe siècle, on avait construit un moulin, aujourd’hui disparu. On devine encore quelques vestiges en rive droite de la cascade dont deux belles meules. Difficile d'imaginer l'aspect du site à cette époque.
Pour se faire une idée, voilà comment Hyppolite Müller l'a photographié vers 1886. Le moulin semble déjà abandonné et en cours de dégradation. La cascade est à droite de l'image.
Source collections en ligne du Musée Dauphinois (c) Département de l'Isère
Aujourd'hui le vallon est recouvert par la forêt. Seuls signes tangibles du passé, le chemin pavé sur quelques mètres signale que l'endroit a eu plusieurs vies et un panneau explicatif, qui lui aussi menace de tomber en ruine, montre une image du moulin et indique les vestiges présents un peu plus haut.
Le meunier est parti et a laissé la rivière aux cincles plongeurs, qui continuent à parcourir inlassablement le cours d'eau, leur domaine.
Certains racontent que c'est depuis ce temps-là que ces beaux oiseaux portent un bonnet marron et un tablier tout blanc, plein de farine...
Vercors, Gorges du Bruyant, 900m, Samedi 10 février 2018, 16h40.