Partout de belles Aubracs

8 août 2020

Avec leur beaux yeux maquillés de noir, on ne peut pas les rater les reines de l'Aubrac, elles sont ici chez elles et portent le nom de leur plateau. Pourtant, si elles sont encore là, c'est grâce à la conviction et l'opiniâtreté des éleveurs locaux (voir ici la coopérative Jeune Montagne) qui ont su résister dans les années 70 à la pression des agronomes de tous poils qui leur vendaient des troupeaux de vaches nettement plus productives... mais pas du tout adaptées aux hautes et rudes terres d'Aubrac.

Aujourd'hui la vache Aubrac a reconquis son territoire, mais elle est essentiellement élevée pour sa viande. On croise sans cesse sur les sentiers balisés (qui coupent souvent à travers champ) des troupeaux composés de jeunes et de leurs mères attentionnées.

L'excellent fromage Lagiole, traditionnellement associé à la vache Aubrac et aux Burons, bénéficie désormais d'une AOP et est fabriqué selon un cahier des charges rigoureux avec du lait de vaches Simmental, d'origines Suisses, bien adaptées au climat montagnard. Bien meilleures laitières que l'Aubrac, elles ont permis de sauver ce fromage traditionnel et de développer l'Aligot, spécialité de l'Aubrac. Mais l'incorporation des meilleures laitières Aubrac dans les troupeaux de Simmentals est toujours encouragé pour entretenir, voire développer le rameau laitier de la race (*).

Alors que l'Aubrac arbore un beau pelage uni, couleur froment, nous avons croisé celle ci-dessous sur le GR entre Aubrac et Nasbinals, avec une belle mèche blanche sur le front. Sympathique, elle s’est intéressée à nous alors que ses camarades nous snobaient allègrement.

Est-ce une autre race que l'Aubrac, un croisement, une anomalie ? En tout cas, elle était bien belle avec ses yeux sombres entourés de blanc et la petite rosace que formaient ses poils sur son museau, entre ses yeux.