Vénus et la cuvette grenobloise engloutie
Comme le faisaient les glaciers il y a bien longtemps, la mer de nuages s'écoule au fil de l'Isère, suivant la faible pente de la vallée du Grésivaudan. Arrivée au droit du Y de la cuvette Grenobloise, il lui faut prendre un virage à angle droit pour poursuivre sa course (vers le nord, à droite de l'image). Respectant à la lettre les règles de la physique, c'est au pied des pentes du Vercors, où elle vient s'appuyer, que sa vitesse est la plus grande. A l'intérieur du virage, côté Chartreuse, la masse nuageuse ralentie, bloquée qui plus est par l'arête du Rachais et de la Bastille (la partie sombre en bas à droite). Cela nous vaut bien souvent de magnifiques « déferlantes », lorsque la cuvette déborde un peu. Vers le haut, point de salut. Inversion de température oblige, pas de vagues, quelques ondulations respiratoires tout au plus.
Quant à la ville lumière, elle est engloutie corps et bien avec tous ces habitants. Si le son passe, laissant imaginer le grouillement de la métropole, l'éclairage urbain est absorbé par la nuée. Saisissant contraste entre l'immensité du ciel, magnifiée par Vénus, et l'étroitesse de notre monde urbanisé.
Au pied du Moucherotte, les habitants de Saint-Nizier ont de la chance. Ce soir, la nuit sera froide et étoilée.
Vendredi 17 décembre 2021, 18h34, Chatreuse, Fort du Saint Eynard, 1330m.
Au fond, le Moucherotte et la barrière Est du vercors.