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Impressions du fond des bois
8 septembre 2017

La brèche de la Meije, en pantoufles ...

La brèche de la Meije et son glacier vus au téléobjectif depuis Le Chazelet le 9 août 2017. Encore un glacier qui souffre.

  "Il fait incroyablement chaud pour une fin août à 3100m (8,8°)" et "à la brèche, la rimaye est un peu technique, versant Nord" indique Frédi Meignan le 28 août sur son site "en direct" du Promontoire.

Le granite, lui aussi, est sec et à chaud, peut-être une explication à l'éboulement qui touchera le refuge quelques jours plus tard ?

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La brèche, encore un endroit où la main de zac ne mettra (peut-être) jamais les pieds, comme dirait quelqu'un que je connais :) ... Mais tant-pis, faute de pouvoir y grimper, autant savoir la bien regarder.

C'est encore pour Alpinus que j'ai eu une pensée à ce moment-là :

"Aucun bourg au monde n'a, comme la Grave, un rassemblement de pics sur la tête. Le voyageur se donne un torticolis et nulle part au monde, pareillement, les pics ne se montrent cravatés de glaciers plus plantureux. Il en résulte que la Grave est une loge d'avant-scène sans pareille dans l'univers.

Vous qui voyagez, croyez-moi, car j'ai puisé de délicates recettes dans ma vive propension pour le chemin le plus court, quand ce chemin est aussi le plus facile, voulez-vous apprendre les pics, les glaciers, les avalanches, fourré bien délicatement dans vos pantoufles et sans quitter votre robe de chambre ? Eh bien lors écoutez-moi.

Retenez en bonne saison une chambre à l'Hôtel Juge, pour une semaine ou davantage. Une chambre sur la terrasse et sur le jardin, vous donnant accès de plein pied.

Dans votre bagage ayez un crayon, vos tablettes, un livre du siècle dernier, votre pipe, une lunette. La lunette doit dévisager le mica sur la fine pointe de la Meije.

Je vous le dit en vérité, jamais un alpiniste premier soulier n'aura fait un butin comparable aux récoltes qui vous attendent dans vos pantoufles."

Bon, il exagère un peu, c'est vrai. Mais pour les glaciers "plantureux" il devait effectivement les voir comme ça. Lorsque Henri Faige-Blanc alias Alpinus (1811-1901) écrivait ces lignes vers 1875, on était encore proche du dernier paroxysme du petit âge glaciaire (1860). Elles devaient avoir fière allure les glaces de la Meije et du Râteau.

 

Depuis Le Chazelet, 9 août 2017

(*) Alpinus, Escapades dans les monts dauphinois, L'empreinte du temps, 1989 Extraits des écrits d’Alpinus

 

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Les impressions et images de François depuis les fonds des bois et autres lieux, souvent autour de Grenoble, mais pas que! Blog-notes de balades et partage de découvertes. Même pas tops, photos non libres de droit.
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